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La peinture des cadres
| | R�solution Pierre Mari Actes Sud
| Prix éditeur 15.00 euros
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Remous en milieu confin� Jugul� par les r�gles et les
non-dits, l��tre humain au travail se d�bat en open-space. R�cit
analytique de nos servitudes modernes.
Qui n�a pas arpent� la D�fense un matin de pointe, qui n�a pas
appr�ci� l�abstraction pr�tentieuse de ses tours, qui n�a pas
pens� � la vie en entreprise comme un gigantesque T�tris ne
pourra pas go�ter � � R�solution �, premier roman glac� et
salutaire de Pierre Mari. Malevitch, dont la � peinture
supr�matiste � orne fort judicieusement la couverture du
bouquin serait ravi de tant de g�om�trie humaine. Lui qui for�a
les courbes � rentrer dans des carr�s et finit par tout annihiler,
aurait souri de nos modernes matrices, d�calque de ses
visions extr�mistes.
Les fourmis z�l�es
Les personnages de Pierre Mari s�appellent V, C, O, H ou S.
Autant d��l�ments chimiques d�un tableau de Mendeleiev
humain. Et tout le roman se d�cline en une troisi�me personne
� la fois impersonnelle et proche. Seule l�entreprise, Nexorum,
�chappe � l�anonymie ambiante. Pas de dialogues, peu de
descriptions, l�univers carr� emprunte sa rationalit� au �
consulting � et se gorge de concepts si creux que c�en est
vertigineux. Le h�ros, appelons le X puisque Pierre Mari ne le
nomme pas, est ami de V. � V a quitt� l�entreprise deux ans
auparavant, profitant d�une vague de mise � la retraite anticip�e
�, il est son r�f�rent moral et humain face aux changements :
rachats, mutation, licenciements�
Un ohm dans le circuit
X, de son nouveau poste aux ressources humaines, a une vue
plongeante sur ces renvois qu�il enjolive, ces vies qu�il �conduit
avec un sourire. Il se r�volte peut-�tre, mais les effectue
s�rement. En ass�chant le bouquin de toute humanit�, de tout
d�tail, de toute aff�terie, Pierre Mari touche � l�asc�se. Et donne
� la narration la force descriptive d�un sch�ma, la certitude d�un
organigramme. D�sincarn�, d�poss�d� de sa chair, X n�est
personne et tout le monde � la fois. Kafka n�est pas loin,
�videmment, et Philip Glass en habille parfaitement la lecture de
son m�tronome rh�torique. � R�solution � est elle m�me une
�uvre-cadre, un mod�le. Le d�but d�une r�volte et sa fin. � peine
un soubresaut. Laurent Simon
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