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Juste N�
| | Juste n� Bruno Gibert Stock
| Prix éditeur 14.00 euros
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Souvenirs, souvenirs� Juste n�, le roman d�une vie. De la naissance de l�auteur � sa renaissance... Un long flash-back sans nostalgie.
Pour son troisi�me roman, Bruno Gibert a choisi de raconter sa vie. De sa venue au monde � sa v�ritable naissance : celle de l��crivain, il met sa m�moire sur la table. Ses souvenirs d�filent au fil des pages. N� en 1961 d�une m�re secr�taire et d�un p�re d�pressif, il m�ne une vie ordinaire dans la banlieue parisienne des ann�es 60-70. Ce gar�on timide et introverti grandit � son rythme et cherche sa voie�
Quoi de plus naturel pour un auteur de nourrir son �uvre de sa propre histoire ? Il faut bien un point de d�part � la cr�ation. M�me l�imagination entretient un lien �troit avec le r�el. Aussi puissante soit-elle, elle ne peut n�anmoins pas s�auto-alimenter. La part autobiographique dans un roman appara�t donc in�vitable. Mais il convient ensuite de la transformer. C�est ce qui diff�rencie l��crivain de l�auteur de journaux intimes. Or ce n�est pas le cas de Juste n�.
Non que le livre soit mauvais. Mais Bruno Gibert ne parvient pas � cr�er un univers et une atmosph�re qui enveloppent ses souvenirs. Il les fait se succ�der les uns apr�s les autres comme des diapositives. Le lecteur voit des paysages d�filer. Il d�couvre la famille de l�auteur et les gens qui ont compt� pour lui. Il entre dans sa m�moire. Cependant, il reste un spectateur �tranger et distant. Bruno Gibert effleure son histoire, si bien que sa propre intimit� semble lui �chapper. Il ne donne pas assez de corps aux �motions qui le traversent aux diff�rentes �tapes de son existence. Difficile, alors, de s��mouvoir.
C�est dommage car ce jeune gar�on qui grandit et �volue est sensible et attachant. En lui, quelque chose sommeille, comme un d�sir de sortir de lui soi, de s�exprimer. Mais l'effet s'�puise vite. La puissance s'�touffe.
Agr�able � lire, Juste n� regarde � la fen�tre d�un train : les images avancent et changent � mesure que �a roule, mais � l'arriv�e, le paysage n'est qu'un souvenir flou. Doreen Bodin
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