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�a va mal finir
| | �a va mal finir Pierre-Louis Basse Editions du Rocher
| Prix éditeur 14.00 euros
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Tout commence � l�enterrement de son patron, Jean-Luc Lagard�re. Alors journaliste � Europe 1, Pierre-Louis Basse n�ignore pas que son d�crochage approche. Finies les ann�es de vadrouille � travers le monde pour commenter le foot... Pierre-Louis, loin de la rue Fran�ois Ier, finit � L'ANPE. Il compte ses amis sur une main : � Il y avait un certain nombre de d�cideurs dans cette �glise du 7�me arrondissement : des types qui pesaient lourds. Quelques-uns, j�en suis convaincu, r�vaient, � bout de souffle, du Panth�on. J�avais envie de les secouer. De les r�veiller dans leurs pri�res. J�aurais aim� leur confier notre secret : dans leur monde, nous avions fini par �touffer. Mais ici, dans ce silence, c��tait impossible. On m�aurait jet� dehors avec raison. Plus tard peut-�tre. Laissons-les partir. Incr�dules, et innocents. �
Sorti de la sph�re m�diatique, Pierre-Louis retrouve sa ville, Saint-Ouen, et croise une femme, Nanon. Elle n�est pas de la haute, elle, mais le nouveau ch�meur n�en a cure. Nanon veut lire. Elle veut parler. Elle veut �tre l� � vivre. Tandis que le bougon se l�ve de plus en plus tard, la m�tisse le confronte � sa solitude, � son pessimisme, � sa peur de la mort. Et les deux s�entraident, r�sistent et se faufilent entre les mailles d�une ville bavarde et assourdie.
Comme dans son pr�c�dent r�cit, Ma ligne 13, Pierre-Louis Basse balade sa plume dans le Paris d�aujourd�hui. Entre son centre et sa p�riph�rie, ses puces et ses beaux quartiers, ses figures notoires et ses petites gens. Dans ce balancement, Basse cherche un point d��quilibre qui, � chaque instant, vacille d�un centim�tre. Ce point se rapproche-t-il du c�ur ? Sans doute, si l�on en croit l�acuit� avec laquelle il se juge, et la peur avou�e de fendre son intimit�. � Plus tard, il faudra que je lise le dernier Christine Angot pour me rendre compte des progr�s r�alis�s par la merde dans ce pays. Le narrateur y d�crit en effet l�une de ces angoisses que nous avons tous ressentie au moment o� nous poussons la porte des toilettes, chez des amis. S�il y en avait sur le rebord, fallait-il nettoyer la cuvette au risque de vexer nos amis ? �.
A-t-on le droit de montrer ses tripes ? Tout dire de soi ? Pierre-Louis, posant les deux mains sur le visage, n�en semble pas convaincu. Et pourtant, c�est � jeu l� qu�il est le plus fort. Quand il l�che un bout. Parce qu�en �rudit, il tient le style pour ma�tre de tout. Et dire avec style, c�est faire de la litt�rature. Pas t�moigner. Les livres d�Herv� Guibert (premier �crivain que Nanon d�couvre) et de Christine Angot, quoiqu�on en dise, sont l� pour le rappeler.
�a va mal finir, chronique urbaine de nos morts annonc�es, se donne pour but de mieux nous regarder. Un d�fi relev� tant le r�cit c�l�bre l�amour et l�amiti�. Ariel Kenig
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