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Soleil cou coup�
| | La t�te de Gogol Anatoli Koriolov Calmann-Levy
| Prix éditeur 13.00 euros
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Pr�parez les �charpes, prot�gez vos nuques : Koriolov d�boule le couteau entre les dents pour nous conter les r�volutions �carlates. Et vous laisse les t�tes dans le sac. Ex�cution !
"Partenaire de ce dossier : artslivres.com, �dition N�18, 1er avril 2005 http://artslivres.com
L�Histoire avance sur le billot. Que l�on pr�f�re le couteau de boucher ou son pendant d�mocratique, la guillotine, les t�tes roulent toujours dans le sens des vents s�culaires qui ont pouss� leurs corps vers la d�collation. D�capiter, c�est amputer l�homme de ses pens�es et le ramener � un pantin de chairs flasques que la conscience a fuit par son nouvel orifice. D�capiter, c�est tuer le symbole. Les r�volutionnaires, s�ditieux et frondeurs de tous rangs l�ont bien compris. Anatoli Koriolov aussi, lui qui nous propose dans � la t�te de Gogol � un pr�cis fantasque des occiputs les plus c�l�bres de tous les temps : p�le-m�le, Hitler, Robespierre, Gogol, Nicolas II� Tous r�colt�s � la m�me fosse commune l�gendaire.
De la Seine � l�Oural
Port� par l�irrespect, Anatoli Koriolov fait endosser au satiriste Gogol le plus beau des r�les : par-del� la mort, revenir hanter � sa mani�re acerbe et distanci�e les couloirs de l�Histoire. Entre fantasme et � surrealpolitik �, trois si�cles d�filent. On y voit la future madame Tussaud fuir Paris pendant la R�volution, ses t�tes en cire sous le bras et la jeune Katia, traductrice de l�Arm�e rouge, rapporter de Berlin au � communiste n�1�, l�enc�phale calcin� du � fasciste n�1 �. Koriolov en un style quantique,fait emprunter � Gogol les � trous de vers � qui pars�ment les trames de l�Histoire. Dos � dos, les rouges et les bleus-blancs-rouges se confondent, les r�volutions fran�aises et russes ne font plus qu�une.
Dans le mouroir des si�cles
Et pour plus de transcendance, Satan est de la partie. Tant pis pour la v�racit�. Ce que le r�cit perd en clart�, il le gagne en folle justesse : � C�est � moi que vous dites �a, s��tonne le diable, moi le premier r�volutionnaire sur Terre ? �. � La t�te de Gogol � vous laissera,comme le disait le docteur Guillotin, � une l�g�re sensation de fraicheur dans le cou �. R�cit art�riel, oxyg�n� jusqu�� l�euphorie et giclant d�un coup jusqu�� un final hant�, cette longue hallucination a tout du conte philosophique, la cruaut� et l��rudition en plus. Alors, si vous supportez qu�un animal vous fasse la le�on : � qui a dit la conscience �tait un instinct de l��me ? �Rousseau�, fit le caniche ventriloque �, tendez le cou, ce livre est pour vous. Laurent Simon
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