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Le roman de la grenouille
| | Cuisses de grenouille Nelly Kaplan Maren Sell
| Prix éditeur 18.00 euros
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Manigances, sexe et rumeurs au menu de ce conte faussement immoral, sorte de � deep throat � amphibien et provincial. Que messieurs les censeurs se rasseyent, ne voil� qu�un petit caillou dans la mare.
Tellier se r�veille tous les jours sans bander. Bourgade bien sous tous rapports, elle tire ses deniers de la vente des grenouilles qui peuplent ses mares. A peine rythm�e par les bagarres de Th�o et Claire, fr�res et s�urs ennemis du commerce de la cuisse des batraciens, la vie stagne comme dans un mar�cage, �cras�e par les habitudes et les conventions. Peter Stern, photographe am�ricain en goguette s��prend rapidement de la belle Claire sous les regards obliques de ce Clochemerle amphibie. Rien de bien excitant. C�est sans compter sur l�imagination de Nelly Kaplan, qui r�serve une petite couille � ce potage d�j� rassis. No, Do et Jo, les trois grenouilles qui observent de leurs yeux lubriques la vie des bip�des en coassent d�avance. Mais quelle est donc la solution pour transformer un bulletin paroissial en roman pour adultes ? Du cul, du cul, du cul ! Voil� de quoi raidir les bonnes m�urs et insuffler le vice o� il manque. Reste � trouver le philtre d�amour : des cuisses de grenouille charg�es de cantharidine, un aphrodisiaque puissant, feront l�affaire.
Pas de piti� pour les croassements
Propuls� par les gambettes, la � cuisse joyeuse �, le bistrot de Claire, fait flor�s. Le mauvais Th�o se tape la t�te contre les murs, Eros rayonne : les bourgeois auraient pu se lutiner sans fin et personne n�y aurait dit mais� C�eut �t� trop simple. Thanatos revient frapper � la porte pour stopper les agapes g�nitales sous forme d�une secte adoratrice des grenouilles et du Grand Maitre Batrakhos : �videmment m�chants, affreux et d�moniaques, ils veulent nettoyer dans les coins o� l�on baise. A ce stade, r�capitulons : des bons sexu�s, des m�chants pervers, des rebondissements convenus, un soup�on de violence, un peu de cul sugg�r�, une happy-end de rigueur � En �cartant le poil, on ne verra qu�un r�cit remarquablement innoffensif et pas tr�s bien gaul� sur la d�fense de l�h�donisme dans une soci�t� sens�e le r�primer. Ca �moustillera quelques femmes-enfants mais pas le lecteur rompu � la subversion. Ni �rotique, ni h�ro�que � cuisses de grenouille � n'�vite aucun poncifs, grosses lacunes de cette histoire d�eau. Le plaisir doit �tre neuf : un rien l��cule. Surtout le d�j�-vu. Laurent Simon
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