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La Maison dans les dunes
| | La maison dans les dunes Vonne van der Meer Editions H�lo�se d'Ormesson
| Prix éditeur 131.00 euros
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Comme un gros coquillage que l'on se collerait � l'oreille, le dernier roman de la n�erlandaise Vonne van der Meer a des sonorit�s de vacances. C�est que cette petite maison perch�e dans les dunes cristallise des instants de vie. Du sable chaud sous la plante des pieds...
S�il y a bien un roman dont on ne devra pas faire l�impasse cet �t�, surtout si par bonheur on se retrouve sur une plage, ce sera sans nul doute ce petit joyau du grand �crivain Vonne van der Meer. La c�l�bre n�erlandaise vient en effet de publier un petit tr�sor d�ing�niosit� : elle est parvenue � �crire une histoire de maison hant�e en excluant toute connotation surnaturelle, fantastique ou horrifique. Ainsi, cette petite bicoque dans les dunes � qui constitue le personne principal, finalement � n�est rien de plus qu�une location de vacanciers, nich�e dans l�une des �les frisonnes (elles-m�mes situ�es sur la c�te nord occidentale de l�Allemagne). Loin des apparats grandiloquents des �uvres � sensations, ce roman intimiste permet donc surtout une �chapp�e belle dans tout un univers de... simplicit�.
Construit comme un v�ritable recueil d�histoires, mais sans s�apparenter � aucun moment � un recueil de nouvelles, on tient entre les mains un roman qui, de chapitre en chapitre, tisse des relations entre diff�rentes personnes qui ne se connaissent pas. Les quelques personnages qui viennent hanter cette petite maison, le temps de quelques jours de vacances, ne sont pas l� par hasard : �mes en peine, existences esseul�es, couples en crise ou jeunes gens d�racin�s, quand on �choue au domaine de Duinroos, � la Rose des dunes �, c�est toujours pour se d�couvrir soi-m�me un peu plus. Ou pour explorer les autres. Et si l�on peut changer au passage le cours du temps...
C�est ainsi que l�auteur, dans un style simple et pr�cis, nous guide dans une s�rie d�existences ordinaires, en faisant toujours ressortir ce qui est de nature � nous parler intimement. On se laisse donc guider, le sourire r�veur, par ces aventures banales qui ne sont que des calques de ce que nous avons tous v�cu un jour ou l�autre � l�arriv�e dans un nouvel environnement, la d�couverte des lieux, l�excitation � l�id�e de l�organisation que l�on va mettre en place pour profiter au mieux de ces moments de r�pit... Sans oublier les engueulades. Car c�est bien connu : on ne se chamaille jamais autant que lorsqu�on d�barque � plusieurs dans une location. Les petits travers des autres nous exasp�rent, on a envie de se barrer dix mille fois, et dans les moments de bien-�tre, on essaie tout de m�me de se persuader qu�on va �tre bien, ici. Ou en tous cas, qu�il faut �tre bien : parce qu�on n�a plus le choix, il faut bien amortir le d�placement.
D�un chapitre � l�autre, nos insulaires investissent donc le domaine de Duinroos en se d�lectant des odeurs flottantes de l��le, parfois entre culpabilit� et s�r�nit�. Les vacances se d�roulent toujours dans une humeur ambivalente, de toute fa�on. Et lorsque vient le moment de signer le Livre d�Or, un gros cahier que chaque locataire est amen� � compl�ter en fin de s�jour, les morceaux de vie auxquels on vient d�assister entrent en collision : chacun lit enfin ce que son pr�d�cesseur a fait durant son propre s�jour... Et la maison, dans les dunes, semble esquisser un sourire de satisfaction. Julien Canaux
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