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Une petite ville en Allemagne
| | Une petite ville en Allemagne John Le Carr� Seuil
| Prix éditeur 22.00 euros
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Tromperies, disparitions de dossiers compromettants et secrets d�Etat semblent les ma�tres mots de ce roman paru en 1967. A r�server aux r�els amateurs d�espionnage dans les plus hautes sph�res de la vie politique�
C�est comme si John Le Carr� r�unissait deux contraires : parvenir � combiner un style d��criture puissant et presque difficile d�acc�s, avec un genre bourr� de poncifs qu'est le roman d�espionnage. Un genre qui a, � l�origine, son lot de clich�s james bondiens� En d�autres termes, le monsieur de 73 ans a plus d�une corde � son arc et avec Une petite ville en Allemagne , en l'occurence Bonn, on retrouve toute la fascination que nourrit Le Carr� pour l��poque de la Guerre Froide et ses confrontations id�ologiques.
Cet ancien diplomate et agent des services secrets en Allemagne est d�sormais l�une des r�f�rences majeures en mati�re de litt�rature d�espionnage, et pour appr�cier sa prose, il semble utile de conseiller de s'y conna�tre un minimum� Les f�rus d�histoire ou de g�opolitique y trouveront leur compte.
De son vrai nom David John Moore Cornwell, l�auteur britannique, qui se d�finit dans la pr�face de son roman comme � fascin� depuis l�enfance par l�histoire et la culture allemandes �, nous entra�ne donc dans les tractations et les �changes entre hommes de pouvoir. On assiste ainsi � l��volution des protagonistes dans un monde complexe : Alan Turner � l�enqu�teur qui serait l� alter ego de John Le Carr� lui-m�me � et Bradfield, diplomate anglais, se mettent � la recherche d�un coll�gue disparu, Leo Harting, et de documents confidentiels �gar�s. L�ombre de la Seconde guerre mondiale plane, omnipr�sente, et le pass� nazi n�est jamais loin dans cette Allemagne qui tente pourtant d�oublier�
Et c�est l� que le roman prend toute sa dimension de polar, ou plus pr�cis�ment d'espionnage. Dans un monde o� l�hypocrisie r�gne en ma�tresse, les dialogues sont tout bonnement ultra-r�alistes. Ce sont eux qui m�nent l�intrigue, et qui constituent finalement le vrai int�r�t du roman. Ce serait donc plus dans la partie "audio" de son �uvre que r�siderait le talent de John Le Carr�. D�ailleurs, les comportements et les interventions des personnages en disent long sur la vision qu�a l�auteur de la vie politique. Ainsi, l�une des r�pliques de Bradfield, le diplomate, parle d'elle-m�me : � Je suis un hypocrite. Je crois beaucoup � l�hypocrisie. Pour nous, c�est ce qu�il y a de plus proche de la vertu. C�est une d�claration sur ce que nous devrions �tre. Comme la religion, comme l�art, comme la loi, comme le mariage. Je sers l�apparence des choses. � Bienvenue dans le polar politique� Julien Canaux
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