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Il n�y a plus d�espoir
| | Noir Olivier Pauvert Deno�l
| Prix éditeur 18.00 euros
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La t�te bien cal�e sur votre dune perso, empoignez Noir, m�lange pr�cieux et sale d�anticipation sociale et de polar plomb�. Voyage vers un futur ant�rieur.
Sale histoire. Accus� d�un meurtre abominable qu�il ne se souvient pas avoir commis, un homme passe pour mort dans l�accident du fourgon qui le menait en prison. Il se r�veille douze ans apr�s, prisonnier d�un pass� effiloch�, d�un corps qui n�est plus le sien et d�un monde qu�il n�a pas vu na�tre. Le Parti National � vague r�miniscence de notre Front actuel- a pris le pouvoir et les r�ves mouill�s des chemises brunes sont devenus la r�alit� : blacks et beurs vivent la nuit, rel�gu�s aux basses t�ches, et toute la France a sombr� dans le consensus dur. Autant pour le pacte r�publicain. On ne peut pas dire qu�Olivier Pauvert ait l�anticipation riante, le titre manich�en � souhait de son roman ne ment pas � cet �gard. M�me si l�on ne peut pas dire que � Noir � soit marqu� du sceau de l�originalit�, on pourra en revanche porter au cr�dit d�Olivier Pauvert un go�t fort bienvenu pour la chasse en terre �trang�re. Celle des anglo-saxons, s�entend. A la fois politique-fiction, � road-movie � hallucin� et r�flexion passablement humaniste, Noir entreprend un m�lange des genres plut�t cors�. � Cross-over �, comme on dit outre atlantique.
Fusions froides
Un peu � Cypher � pour la pharmacologie, un peu Maurice Genevoix, pour les descriptions � carte postale � de l�arri�re-pays fran�ais, la narration barre violemment entre r�ve et r�alit�. Pour retomber finalement face contre terre : la noirceur est indissoluble, mais parfois caricaturale. Un peu de folie hors-cadre n�aurait pas nui � ce � Noir �, premier roman finalement tr�s cathartique. On discerne bien entre les lignes son auteur, que la quatri�me de couv� nous d�crit comme pharmacien en Gironde. Il est toujours difficile de s�extirper de son �uvre.
Ne seraient quelques remugles post-adolescents genre � si Lautr�amont l�a fait, je peux le faire �, qui viennent parfois �mousser la lame du r�cit, et l�on aurait l� un Noir fort bien gaul�. Mais l'auteur ne r�siste parfois pas � sacrifier l�efficacit� sur l�autel du bon mot ou de l�all�gorie belle � �crire. Alors au lieu de continuer � tailler dans l��b�ne, Olivier Pauvert descend au charbon. R�sultat : �a sent l�effort. Il fallait une ombre au tableau d'honneur... M�me si ce Noir est parfois coup� � la flotte, il reste bien frapp� et amer � souhait. Laurent Simon
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