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La Martre
| | La Martre Alice de Poncheville l'Olivier
| Prix éditeur 16.00 euros
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Les d�cors sont des quotidiens ordinaires, les protagonistes des gens qui n�ont rien demand�. Comme si l�auteur les chopait � leur insu� Un recueil de nouvelles sans pr�tention, mais qui emm�ne quelque part.
En fait, on se demande constamment o� l�auteur veut en venir : son but n�est-il donc que de d�crire le banal et la vie de tous les jours ? En attente perp�tuelle d�un �v�nement marquant, d�un paroxysme, d�une mont�e dans la narration, on se dit que la nouvelle suivante sera forc�ment plus dynamique que celle que l�on parcourt avec placidit�.
Alice de Poncheville semble se placer dans une qu�te de minimalisme� Les personnages sont d�taill�s dans leurs univers personnels, parfois d�une simplicit� d�concertante, mais il s�agit toujours d�une �tape oblig�e pour percer � jour leur singularit�, pour p�n�trer leur intimit�. Et les relations interpersonnelles deviennent alors le centre de tout : les contrari�t�s, les petites rixes et les grandes incompr�hensions, tout est pass� au crible pour faire ressortir les asp�rit�s et les in�galit�s de ces gens souvent en souffrance. En somme, on tourne les pages de La Martre sans grande curiosit�, mais sans morosit� non plus�
Le titre lui-m�me a, semble-t-il, �t� donn� dans un souci de d�tail. Car � La Martre � est le titre de l�une des nouvelles, mais l�apparition de l�animal en question reste compl�tement anecdotique ! La martre, dans ce r�cit, ne constitue finalement qu�un point de jonction entre deux fr�res qui se cherchent et se repoussent constamment : ils recueillent l�animal, point. On retiendra donc que ce recueil repose sur une sorte d��loge de l�infiniment petit : ici, une jeune femme se retrouve en vacances parmi des gens qui ne l�appr�cient pas ; l�, un homme hospitalis� pour de graves blessures exprime ses souffrances sur son lit� Ici encore, on fait la connaissance d�une fille qui d�crit ses impressions aupr�s de sa grand-m�re. Les personnages qui se succ�dent se font les chroniqueurs de leurs quotidiens ordinaires�
Mais on aurait tort de ne garder en t�te que cette priorit� : car le premier recueil d�Alice de Poncheville �volue vraiment, certes avec lenteur et un peu de complaisance dans le style, mais il �volue. On s�en rend compte apr�s avoir repos� le livre, quand on r�alise que la premi�re nouvelle, qui exploite la d�pendance affective, fait �cho avec la derni�re, sur la d�pendance � l�h�ro�ne. Et l�, on se dit qu�il s�est produit, � notre insu, une sorte d�unit� dans la progression. Et que parfois, ce ne serait pas plus mal d��tre un peu plus patient ! Julien Canaux
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