|
|
A ton image
 | | A ton image Aur�lie Zarka Farrago
     | Prix éditeur 15.00 euros
|
Premier roman, premi�re images : Aur�lie Zarka prend la voix d'une orpheline qui raconte ses parents. Deux portraits de l'absence.
Apr�s un livre pour enfants (Petit bestiaire des animaux �tranges, introuvable), Aur�lie Zarka publie son premier roman (pour adultes ?), A ton image, chez un �diteur pour le moins int�ressant. Rappelons-le : premier �diteur de Chlo� Delaume, Farrago a r�cemment d�couvert Jean Laurenti (La 403) ou Hafid Aggoune (Les avenirs). Quid du cru 2005 ?
Construit en deux parties, A ton image donne la parole � une petite fille tr�s commune, � ceci pr�s que sa m�re est morte et qu'elle ne conna�t pas son p�re. Pour r�pondre � cette question r�currente, � D�o� viens-je ? �, la gosse regarde la photo de sa m�re et se construit une histoire autour... Histoire d'avoir une histoire. � On appelle prosopagnosique la personne qui ne sait pas se rappeler des visages. Je ne crois pas qu�il y ait de mots pour dire le contraire, quand un visage nous obs�de, que l�on s�en souvient trop. � En soi, l'absence de narration n'est pas un tort. Mais hormis la phrase sus-cit�e qui vaut � peu pr�s le coup, rien ne vient "remplir" le texte. Ni la langue, ni l'angle d'attaque du portrait, ni la force des personnages. Et �a cale - la deuxi�me partie du texte, pourtant ing�nieuse a priori (la petite fille imaginant son p�re en Landru), n'�chappant pas � ce d�faut. Entre trois souvenirs � Delerm (caf� du matin, doigts fripp�s au sortir du bain, le rose d�une chambre, la mort d�un hamster), aucun sursaut ne vient tirer le texte vers ce qu'il aurait pu �tre : un double portrait en creux. Ou, si le roman avait pour ambition de se tourner vers l'exploration d'une certaine crise identitaire, pourquoi ne pas avoir fouill� le sentiment ? A ton image souffre de ne pas faire de choix. D'une propret� sans pareille, le roman se m�nage - seule violence du personnage principal : s'arracher des cro�tes. Esp�rons plus sec, plus fort, plus dense car pour le moment, c'est d�cevant. Sur sa derni�re page, Aur�lie Zarka �crit � Merde je voudrais dire. � Esp�rons qu'elle le dise bient�t. Et vraiment.
Herv� Bille
| | |