19 Jui 2010 |
|
Ah ! L’été ! Période idéale pour le format court, les nouvelles qu’on peut savourer entre deux baignades… Attention toutefois, il faut se méfier de celles de Ça commence à faire mal, plus cinglantes que ne le laisse penser la tranquille apparence de James Lasdun. Les héros de James Lasdun, auteur anglais discret dont deux romans ont été publiés récemment par Gallimard, ont pour point commun ici de connaître à un instant T un certain flottement, une retenue avant évènement comme un nageur retenant sa respiration avant de plonger dans le gouffre s’agitant sous ses pieds. A vrai dire, l’évènement n’a pas toujours lieu, il n’est parfois que l’idée de lui-même, l’impression que quelque chose qui aurait pu advenir a passé. Ainsi cet homme venant de tromper sa femme et qui hésite à se débarrasser de son numéro, seule preuve compromettante mais tentante à laisser traîner. Ou cette femme divorcée, visitée par son voisin très indélicat, qui se venge à sa façon. Ou encore ce jeune prof de guitare pour enfants fortunés, qui réalise à son grand dam qu’il a été en fait testé comme potentiel prétendant pour la demi-sœur de ses élèves, etc. James Lasdun s’amuse de ses personnages, souvent « installés », souvent persuadés de leur bon droit, soudain ébranlés par le fameux petit grain de sable. De ceux qui pourraient déclencher une tempête et qu’on décide – ou pas – de ramasser. Ça commence à faire mal
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :
|