01 Fév 2010 |
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C'est peu dire que Le club des caméléons de Milan Dargent est anecdotique, pourtant c'est également peu dire que ce roman est charmant... Y a-t-il moyen de concilier ces deux opinions dans une critique constructive ? Suspense.
Les madeleines de Proust pour quinquas, c'est parfait pour les cinquantenaires ! Première réaction un peu vive à la lecture du résumé du quatrième roman de Milan Dargent, Le club des caméléons... Vingt-cinq petits récits apparemment autobiographiques comme autant de chromos d'une époque révolue, celle des années 60, 70 puis 80, balancés entre idoles et désillusions suffisent-ils à faire un roman? Heureusement qu'il y a la musique. C'est que le rock, Milan Dargent, ça le connait : il en avait déjà truffé son précédent roman Soupe à la tête de bouc et en a retruffé son Club des caméléons. Pourquoi s'en priver ? Huit ans auparavant, sa Soupe avait d'ailleurs été servie avec tous les compliments, y compris sur notre site. À un précédent opus déjanté et déstructuré, Milan Dargent a cette fois préféré la soirée diapositives pour animer son Club des caméléons : les 25 histoires se suivent et s'assemblent dans l'ordre chronologique, presque trop bien rangées si l'on repense aux errances psychédéliques de son premier effort. À la monomanie stonienne du précédent, qui dressait une biographie croisée de l'auteur et de Mick Jagger, succède un panthéon de la mesure binaire. Rock n'roll Ils sont tous là : l'inverti-qui-en-vaut-deux David Bowie, l'immanent Lou Reed, toute la population sur le chemin des étoiles au caniveau. Être fan ce n'est pas une sinécure.... et puis malgré tout, on s'attache : suivre l'ami Milan des premiers aux avant-derniers émois - le récit s'arrêtant à l'âge de la résignation - a quelque chose de touchant. Depuis Youki le petit chien blanc en passant par Bill le poisson rouge ou Théodore, le pote noir... c'est attachant comme une décalcomanie ou un album Panini de la Coupe du monde 1978 en Argentine. Imaginez un peu la taille de la madeleine ! Milan Dargent
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