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Ainsi parlait Sloterdijk
Peter Sloterdijk est allemand. Le reste est beaucoup plus obscur.
On le d�couvre en 1983 lorsqu'il publie sa Critique de la raison cynique, consid�r�e par Habermas comme l'un des "ouvrages les plus importants depuis 1945 en philosophie allemande". Avec cette reconnaissance, sa pens�e s'oriente d'une fa�on tr�s pr�cise vers ce qu'il appelle l'anthropotechnologie : "Notre �poque, qui pr�sente l'apparence de la pacification, est en v�rit� en proie � un bouleversement radical, notamment sous l'influence de la technologie g�n�tique." Au-del� de la provocation, il propose de nouvelles approches pour comprendre les mutations et les r�volutions propres de l'humanit� en int�grant toutes les sph�res techniques et biologiques. Le th�me du clonage humain prend une place cons�quente dans sa pens�e. Toute une g�n�ration d'�crivains et de penseurs se r�f�rent d'une fa�on plus ou moins implicite � son syst�me.
Mais les choses se compliquent � partir de 1999 lors de sa conf�rence intitul�e R�gles pour le parc humain. Les propos tenus sont jug�s complaisants " vis-�-vis du pass� nazi de l'Allemagne". Die Spiegel et Der Zeit crient au scandale. Toll�. Le grand Habermas monte au cr�neau. A�e, a�e, a�e.
Depuis, Sloterdijk est probablement l'un des penseurs les plus contrevors�s en Allemagne. Le plus brillant, sans aucun doute. Il d�range comme Nietzsche aurait d�rang� � l'�poque. Il poursuit sa r�flexion sur les conditions et le myst�re de l'irruption de l'humanit�. De la posthumanit�, aussi.
Le dernier homme et le consommateur final sont dans une convergence profonde. Ainsi parlait Sloterdijk. F.Z.
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