Les Brèves

Nouvelles du Goncourt: Bernard Comment lauréat 2011
Nouvelles du Goncourt: Bernard Comment lauréat 2011
Tout passe de Bernard Comment (Christian Bourgois éditeur) a obtenu le Goncourt de la nouvelle. L'accadémie ...

Le parfum des livres
Le parfum des livres
A l'heure où le débat sur le numérique envahit et affole le milieu de l'édition, le bibiophile - ...

Harry Potter, nouveau Satan?
Harry Potter, nouveau Satan?
  Le diocèse catholique de Gliwice, en Pologne, a mis en garde ses fidèles contre la lecture ...

Un prix pas si discret
Un prix pas si discret
La France compterait autant de prix littéraires que de jours de l'année, de villes ou de cours d'eau, ...

PPDA : des ventes plagiées ?
  PPDA aussi bien que Hemingway ? Les chiffres des ventes de Hemingway, la vie jusqu’à l’excès ...

George Bush auteur de "crime novels"?
George Bush auteur de
Déplacer les volumes des mémoires de George Bush récemment parus dans la section "crime fiction" ...

palmarès des prix de saison
palmarès des prix de saison
Ainsi soient-ils. Les jurys des prix littéraires 2010 se sont (presque tous) prononcés et les lauréats ...

Un pont pour le Medicis
Un pont pour le Medicis
C'est au tour du jury du prix Medicis de mettre au jour son palmarès de l'année 2010. A savoir: Maïlys ...

13

Aoû

2008

Compartiment à musique
Écrit par Doreen Bodin   
Fantasque, Marthe incarne le personnage principal de ce premier roman non moins
original. La jeune femme aime bien parler en marchant et imiter ce qu’elle entend,
comme le bruit des charançons par exemple, qu’elle écoute serpenter dans le métro. Elle pousse d’ailleurs le jeu jusqu’à reproduire un congrès annuel des ces petites bêtes, les faisant parler tour à tour. Lorsque des regards interrogateurs se posent sur elle, elle fait
mine d’être au téléphone. Bien sur, les gens la pensent : folle, dérangée, déficiente mentale. Pourtant Marthe est tout simplement excentrique. Un trait de caractère qui va donner au roman sa musique.
Tout commence par une décision que tout le monde rêve de prendre. Marthe décide d’abandonner son travail pour « faire uniquement ce qu’elle voudrait ». « Une décision capitale, équivalente au séisme de la vocation ». Les premières pages se concentrent sur le surgissement de ce choix. Marthe qui est aussi la narratrice décrit minutieusement les moindres étapes qui ont précédé cette révolution intime. Elle veut rompre catégoriquement avec son ancienne vie afin de redevenir l’actrice de cette existence dont elle avait fini par se contenter. Dans le train qu’elle empreinte pour se rendre chez son père lui annoncer la nouvelle, chaque couleur, chaque odeur, le moindre élément qui l’entoure devient source de sensations nouvelles. Marthe ne fait pas que regarder, elle voit car son esprit, peu à peu, se libère. Elle « cherche la nouvelle vie, (elle) se cherche jusque sous (son) estomac, dans la doublure pendouillant de sa jupe, dans son crâne bandé ».Hormis quelques événements causasses, le scénario se révèle plutôt calme puis d’un coup tout bascule. Le train s’arrête au milieu de nulle part sans qu’aucune information ne soit donnée. Le Bizarre envahit le compartiment où se trouve Marthe pour laisser place à son petit monde. Le roman se transforme en une histoire plein d’histoires où de drôles de personnages se mêlent les uns aux autres : Un contrôleur dépassé par les événements, deux bavardes invétérées, un navigateur sans bateau… Coincée dans ce TGV, Marthe se délectent à observer des personnes agacées qui perdent leur sang froid d’être immobilisées. Elle n’en rate d’ailleurs pas une miette. La jeune femme décalée cache derrière son côté enfantin et espiègle une lucidité qui donne à son personnage de l’ampleur et de la gravité. Derrière le rideau, les coulisses du spectacle. Sur le regard malicieux et fantaisiste de Marthe se superpose celui d’un anthropologue aiguisé. La jeune femme appréhende, à sa manière, le genre humain.
L’atmosphère qui se déploie dans le roman rappelle le réalisme poétique des films de Marcel Carné. A cause de cette gravité fantasque qui habite Marthe. La richesse de son monde intérieur et son imagination débordante l’aide à alléger ses tourments et une réalité pesante. Après avoir décidé de faire exactement ce qu’elle voudrait, elle s’avance vers la poésie qui la rend heureuse.

Doreen Bodin

Chanson pour bestioles
Cecile Reyboz
Ed. Actes Sud
180 p / 18 €
ISBN: 2742771638









Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

 
Joomla SEF URLs by Artio

News

Nos dernières interviews

Who's Online?

Nous avons 32 invités en ligne