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22

Avr

2008

L’amour, en aparté…
Écrit par Olivia Michel   

Après Fred Chichin est mort est un livre qui affronte avec précision une réalité pourtant secondaire. C’est le livre qui représente le mieux la vie sous l’ère "Sarkozy en continu". Pascale Clark, toujours armée de son esprit journalistique aiguisé et de ses réflexions habiles, réussit à faire du romanesque avec beaucoup de réel certes, mais surtout avec du réel "bling bling".
Après Fred Chichin est mort, c’est un roman sur les amours de Sarkozy, sur les amours de Jude Law et Norah Jones, sur les amours froissés, sur un amour perdu. Un roman qui parle d’eux, de nous, de l’amour qui part et ne revient pas.En choisissant comme fil conducteur le film My BLueblerry Nights de Wong Kar-Wai, elle fait du cinéma le complice de son intimité.
Fidèle à elle-même, elle nous sert des apartés succulentes. Elle nous parle de comment on vit avec un film, comme on s’identifie, ridiculement ou intensément, comment on analyse les scénarii selon nos états intimes. Voilà le geste romanesque de Pascale Clark : Vivre les mouvements de son petit cœur dans le décor réaliste qui l’entoure, pesant mais inévitable.
La narratrice, qui tente de s’habituer tant bien que mal à vivre pendant cinq ans avec le nouveau président-paillette, qui se fait piétiner les pieds sur le tapis rouge cannois, vit dans l’attente colorée de doute. Un SMS resté sans réponse, une fin du monde qui pointe son nez. Un chagrin d’amour à l’horizon, qui restera à jamais gravé dans sa tête comme le chagrin partagé avec Jude Law et Norah Jones, sous le bonheur vulgaire du nouveau président, et l’œil distant de Cécilia.
Le récit avance au pas, par à-coups, comme son avancée sur la croisette embouteillée. L’atmosphère, teintée du chagrin romantique de Norah Jones, s’assombrit un peu, prend la couleur de l’attente, avec justesse. L’auteure semble doser ses effets, elle ne veut pas ressembler au nouveau président qui en fait toujours trop. On aime ses courts apartés où elle fait parler Chirac, Cécilia, leur imagine de drôles de pensées, à faire sourire.

Et moi pendant ce temps-là…
Le décor est planté, le drame peut éclore. Le roman de Pascale Clark ressemble à ces belles comédies sentimentales françaises dont on ne parle jamais assez, par peur d’assumer un goût jugé "has been" par le milieu. La narratrice fond en larmes, elle débute ce qu’on appelle l’"Après". Après Sarkozy, son amour part. Cinq ans devant soi à vivre beaucoup trop avec l’un, beaucoup trop sans l’autre : "Lui tout le temps, toi jamais" .
On entre alors dans une écriture qui fait penser au style vif et sensible de Justine Lévy, qui mêla intelligemment elle aussi la réalité publique et l’intime en larme. On revit avec Pascale Clark tout ce qui fait d’un chagrin d’amour un moment aussi triste que sublime : le regret inévitable d’une fin bâclée, les scénarii multiples qu’on se fait pour trouver le sommeil, les façons de faire illusion en publique, les "C’est pas contre toi", lâchés par les lâches… Et surtout, ces playlists qu’on s’interdit, qui rappellent toutes quelque chose de l’absent, ces larmes capables de couler sur tout et n’importe quoi, "même du Chimène Badi, précise-t-elle. C'est dire.
Dans le récit de son cœur en chantier, dévasté, pas de mots en trop, une juste dose de dérision, d’analyse douce-amère de l’état du pays, du monde qui continue de grouiller autour quand, dedans, tout s’est arrêté avec le départ de l’homme aimé. Et des phrases qu’on a envie de conserver : "Un temps poisseux fait briller les trottoirs de Barbès. Au plafond, un ciel surchargé pressé de se soulager.Ma France d’après, c’est ma vie sans toi".

Michel Olivia

Après Fred Chichin est mort
Pascale Clark
Ed. Seuil
0 p / 0 €
ISBN: 202097691









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